Топик: Межкультурные коммуникации. Proverbes

Le temps arrange bien les choses . Faux. Le temps n'est pas un personnage enchanteur qui répare quoi que ce soit. Qu'une situation de vie soit agréable ou désagréable, ce n'est pas le temps qui modifie quoi que ce soit. Ce sont les gens qui le font. Ils peuvent le faire avec l'aide du temps (rapidement ou lentement), mais le temps, lui, ne fait rien d'autre que passer.

Tu récoltes ce que tu sèmes. Faux. Ce n'est pas automatique ! Il va pousser ce que tu sиmes, ça c'est certain ! Quant а récolter, encore faut-il le vouloir. Dans la vie comme dans un champ, il ne suffit pas de semer des bonnes choses pour récolter des bonnes choses ! Et les mauvaises herbes ? Et les cailloux ? Et les insectes ? Discriminer le nourrissant du toxique est une tâche quotidienne.

Il faut aller dans son champ et cueillir ce qu'il y a а cueillir ! Ceci demande des efforts et de l'initiative et aucune récolte ne s'est jamais faite automatiquement.

Une de perdue, dix de retrouvées , dit-on au jeune homme qui a perdu sa compagne. Faux. Cette phrase a pour fonction d'apaiser la détresse d'un amoureux qui vient de se faire plaquer.

Mais croyez-vous vraiment que cette phrase va lui faire du bien ? Et que ferait-il, de toutes façons, avec dix femmes а ses cotés ?

Je recommande plutôt un accueil bienveillant : "Oui, une de perdue, c'est trиs dur. Je suis avec toi !"

Jamais deux sans trois. Faux. Superstition absurde basée sur des statistiques inexistantes. Deux ? Trois ? Quatre ? Les évènements n'ont pas l'habitude de consulter les statistiques avant d'arriver. Ils arrivent, un point c'est tout.

Je recommande plutôt la reconnaissance de la réalité : "Deux fois ? Ah non ! Quelle malchance !"

On apprend de nos malheurs. Faux. Les malheurs comme les bonheurs sont des occasions d'apprendre. Encore faut-il les saisir et se mettre en marche.

"On apprend de nos malheurs" est une généralisation dangereuse : elle implique que je ne peux apprendre que de mes malheurs. Résultat : l'inconscient se met а saboter nos actions pour déclencher un ou plusieurs malheurs afin de pouvoir, enfin, apprendre ! Ces malheurs sont d'ailleurs anticipés par des scénarios de catastrophes comme : "Un malheur n'arrive jamais seul".

Un malheur n'arrive jamais seul. Ah non ? Ce serait le malheur qui déciderait de lui-même de se faire accompagner par un autre malheur…. pour se sentir moins seul, sans doute ?

C'est encore une de ces phrases qui déresponsabilise la personne qui parle. Entendez-vous la plainte de la victime impuissante qui se cache derrière cette phrase ? Dans une de ses chansons, Angèle Arnault affirme : "Paniquez pas pour rien : le pire s'en vient !"

On peut trouver d'autres phrases ou proverbes contraires à l'équilibre psychologique, à la logique humaine, ou à la responsabilisation de la personne !


Proverbe – forme brève

Le proverbe se donne, dans sa formulation brève, elliptique et imaginée, comme une vérité d’expérience, comme un conseil de sagesse pratique commun à tout un ensemble social. Ses principales caractéristiques en sont d’une part son origine orale et collective : en effet, son origine en est ignorée ou repoussée dans un temps archaïque quasi immémorial et il est transmis de « bouche en oreille », comme une rumeur, mais une rumeur qui se serait fixée et qui serait vraie. Cette origine intemporelle est également (la plupart du temps et sauf exception) anonyme : l’énonciateur en est indéterminé. Cette impersonnalité propre à une sagesse collective se caractérise d’autre part par la fixité de sa structure, un style propre, reconnaissable, qui lui assure immédiatement son statut de savoir catégorique et invariant. Cette sagesse proverbiale semble être une garantie contre le temps et une référence stable et immuable par-delà les singularités et les subjectivités. « Le proverbe est une sorte de court poème, souvent rimé, toujours rythmé d’une certaine manière, de façon que la mémoire machinale ne le déforme pas aisément. Ainsi il se fait notre importun compagnon. L’agitation même de notre esprit fait surnager le proverbe ; nos folles pensées ne peuvent l’entamer » (Alain, Les passions et la sagesse ).

Frédéric Seiler, dans son étude célèbre sur le proverbe, définit celui-ci comme « une locution ayant cours dans le langage populaire, refermée sur elle-même, ayant une tendance au didactisme et une forme relevée ». A. Jolles s’attache à la critique de cette notion de caractère populaire, qui est évidemment assez embarrassante en raison de son imprécision même. Herder et l’idéologie romantique n’ont pas manqué de rapprocher le proverbe de la poésie populaire, du conte populaire et de toutes ces productions issues des profondeurs mystérieuses de l’esprit d’un peuple (Volksgeist). « En tant que totalité le « peuple » ne crée rien. Toute création, toute invention, toute découverte procède toujours d’une personnalité individuelle. Il faut nécessairement que tout proverbe ait été énoncé un jour et quelque part. Après qu’il eut plu à ceux qui l’entendirent ils le propagèrent comme locution proverbiale et on l’a probablement retaillé ensuite et retouché jusqu’à ce qu’il ait une forme pratique pour tout le monde et soit devenu ainsi un proverbe universellement connu » (Seiler).

Ce débat sur l’origine et la nature du proverbe ne peut cependant occulter plusieurs faits. D’une part cette forme locutoire a été privilégiée, pour des raisons que nous préciserons, de tous temps, et dans toutes les civilisations et cultures orales. Il faut distinguer ensuite la création de la locution, et le moment de son acception comme tournure proverbiale. Des citations d’œuvres littéraires sont devenus en assez grand nombre des proverbes (ainsi certains fables de La Fontaine). Or ce qui caractérise cette transformation et ce changement de statut de la locution est le fait que celle-ci prend en quelque sorte une valeur universelle, détachée du contexte littéraire dans lequel elle a été créée, ce qui permet d’oublier sans grande conséquence le nom de son inventeur. L’acception comme proverbe d’une locution correspond à un changement du niveau d’appréhension et implique que la locution soit devenue et ait été reconnue bien commun à tout un groupe social. La notion de « populaire » est beaucoup trop large ; il convient de préciser le groupe social de référence, car il existe des catégories de proverbes propres à des métiers, des catégories sociales particulières. Le proverbe vaut comme résumé d’une expérience ayant valeur de généralité, et exprime avec couleur, image, vivacité et rythme une sagesse issue d’un ensemble social. La fixité de la structure, l’impersonnalité de l’énonciateur font de l’expression proverbiale une assertion catégorique non critique.

Les proverbes constituent la partie intégrante de toutes les langues. Quoique, de nos jours, ils aient perdu leur activité historique d’autrefois et la fréquence d’emploi, ils restent toujours dans la langue un moyen d’expression important.

Les proverbes reflètent l’histoire des peuples différents, leur mode de vie, leurs coutumes, leur mentalité. L’analyse comparative des proverbes des langues différentes contribuerait à connaître les particularités nationales des peuples, à observer l’évolution de leurs conceptions étiques et esthétiques. Elle permettrait également de résoudre le problème de la genèse des proverbes, de découvrir le mécanisme de la corrélation de la langue et de la pensée, de suivre l’évolution de la pensée philosophique et poétique.

Malgré l’importance incontestable des recherches contrastives, leur nombre reste toujours restreint. Les causes en pourraient être diverses dont le statut vague et indéfini des proverbes dans la langue. Certains linguistes leur refusent le statut de phraséologismes et les réduisent aux unités non communicatives. D’autres rapportent l’objet d’études des proverbes au folklore.

D’autres considèrent que l’exclusion des proverbes des phraséologismes est injuste car ces unités possèdent toutes les caractéristiques propres aux phraséologismes. Ils fonctionnent dans la langue comme unités communicatives, proposition ou partie de la proposition. Génétiquement ils remontent aux phraséologismes qui ne font pas partie des proverbes. La forme de leur transformation sémantique n’est rien d’autre que l’élargissement situatif de leur contenu. Ayant acquis une signification générale, les proverbes ne s’appliquent pas toutefois à une personne, un événement ou une situation concrets, mais à une classe de situations typiques ce qui prouve que la parémiologie constitue l’objet d’étude de la phraséologie et doit être étudiée comme telle.


Littérature

1. Olga Ozolina . Quelques aspects de la parémiologie comparative.

http://wwwling.arts.kuleuven.ac.be/sle2001/abstracts/webozolina.htm

2. Alain Montandon . Les formes brèves. Hachette, Paris, 1992

3. M. Maloux. Dictionnaire des proverbes. Larousse, 2002

    http://www.psychomedia.qc.ca/dart6.htm

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