Книга: Учебное пособие по французскому языку на материале текстов из романа Г.Шевалье Клошмерль

5) Quel était le projet du maire ? Quel endroit a-t-il choisi pour faire construire la vespasienne ? Pourquoi ?

6) Quel service M. bien a demandé à Tafardel ?

7) Quelles étaient les ambitions secrètes de l’instituteur ? Comment le maire en a profité ?

8) Retrouvez dans le texte les « petites flatteries » à l’aide desquelles, selon l’auteur, « on obtenait de l'instituteur un dévouement sans bornes ».

9) Retrouvez dans le texte toute l’information concernant le maire et l’instituteur. Faites les portraits des deux personnages.


Texte N 2

Inauguration triomphale

Cette année le printemps fit son apparition quinze bons jours avant le lever de rideau prévu par les metteurs en scène des saisons. Cela débuta par une saute de tempéra­ture. Dans la nuit du 5 avril 1923 un petit coup de vent chassa les nuages noirs. Et le soleil parut rendant plus gais les garçons et les filles, moins grognons les vieux, plus compréhensifs les parents, un peu moins bêtes les policiers. Mme Fouache vendait plus de tabac, l'auberge Torbayon était pleine chaque soir, le curé Ponosse faisait meilleure recette à la quête[10] , le notaire Girodot préparait des contracts de mariage, Tafardel préparait un monde meilleur.

- Bon Dieu! Quel cadeau, une journée pareille!

Ce temps-là arrivait juste à temps pour la fête de l'inau­guration fixée au sept avril, un samedi, ce qui permettait de se reposer le dimanche.

Cette manifestation allait affirmer la victoire de Barthélemy Piéchut et de Tafardel. Encore caché sous une bâche, la vespasienne était construite à l'entrée de l'impasse des Moines. Inspirée par le maire, toujours désireux d'attirer à bien quelques personnalités de la politique, la muni­cipalité avait décidé d'organiser à cette occasion une fête. On avait annoncé la réunion sous le nom de "Fête du vin de bien" mais la vespasienne en était le véritable motif. On pouvait compter sur la présence du sous-préfet, du député Aristide Focard, de plusieurs conseillers départementaux, de plusieurs maires de pays voisins, de trois présidents de syn­dicats vinicoles; et sur la présence du poète Bernard Samothrace qui viendrait des environs avec une ode composée tout exprès. Enfin le plus célèbre des enfants de bien, Alexandre bien, ancien ministre, avait promis d’être là.

Le matin de la mémorable journée fut merveilleux. Une voi­ture fermée alla prendre à Villefranche où il avait couché, Alexandre bien Cette voiture revint vers les neuf heures, juste comme en arrivait une autre, de laquelle descen­dit Aristide Focart, le député.

Les deux hommes se trouvèrent nez à nez sans plaisir. Aristide Focard disait à qui voulait l'entendre que l'ancien ministre était "une vieille ganache tarée[11] , dont la présence dans nos rangs donne des armes à nos ennemis", et bien nommait Focard «un de ces petits arri­vistes sans scrupules, qui sont la plaie du parti et nous dégradent aux yeux du public.» Appartenant au même parti, ces messieurs n’ignoraient pas la bonne opinion qu’ils avaient l’un de l’autre. Mais la politique enseigne aux hommes de se dominer. Ils s’ouvrirent tout grands les bras et s’embrassèrent.

Charmée de voir quelle fraternité unissait ses dirigeants, la foule, saisie de respect, admirait leur embrassade. Lorsqu'elle eut pris fin, Barthélemy Piéchut s'avança et des appels amicaux partirent de tous côtés: «Bravo bien! - Nous sommes fiers, monsieur le ministre! - Bon­jour Barthélemy! - Bonjour, mon vieil, mon cher ami! - Très bien, votre idée!»

- Quel temps magnifique! disait bien Et quel plaisir j’éprouve à me revoir ici, dans mon vieux bien! Je pense souvent à vous avec émotion, mes chers amis! ajouta-t-il à l'adresse des premiers rangs de spectateurs.

- Cela fait longtemps, monsieur le ministre, que vous avez quitté bien ? demanda le maire.

- Longtemps? Cela doit faire plus de quarante ans... Oui, plus de quarante ans. Vous aviez encore la morve au nez[12] , mon bon Barthélemy.

- Hé, monsieur le ministre! J'hésitais déjà entre la morve et la moustache.

- Mais vous n'avez pas encore choisi! répliqua bien, en éclatant dé rire.

A ce moment un inconnu de grande taille, un rouleau de pa­pier à la main, s'approcha de l’ancien ministre.

- Monsieur le ministre, dit Barthélemy Piéchut, voulez-vous me permettre de vous présenter M. Bernard Samothrace, le célèbre poète?

- Volontiers, mon cher Barthélemy, avec plaisir, avec grand plaisir. Ainsi, mon cher monsieur, vous êtes poète? C’est très bien ça, poète... Et dans quel genre faites-vous? Triste, gai, plaisant? De la chansonnette, peut-être?

- Je fais tous les genres, monsieur le ministre.

- Oh, vous êtes un vrai poète, comme les Académiciens. Très bien, très bien! Je vous dirai que moi, les vers...

Pour la seconde fois depuis son arrivée à bien l'ancien ministre eut un de ces mots qui tombent si bien et qui font tant de popularité d'un homme politique.

- Quant aux vers, dit-il, je ne connais bien que les vers de terre. Vous comprenez, cher monsieur Samothrace, j'étais à l'Agriculture.

Cependant le cortège se dirigeait vers la place de bien où une estrade était dressée. La série des discours débuta par quelques mots de bienvenue et de remerciements que prononça Barthélemy Piéchut. Il n’en dit pas plus qu'il n'était nécessaire et se hâta de donner la parole à Bernard Samothrace qui devait réciter sa poésie d'accueil à Bourdillat. Le poète déplia son rouleau et commença à lire.

Assis dans son fauteuil, Bourdillat écoutait en secouant parfois sa tête grise. Il se pencha vers Piéchut.

- Dites-moi, Barthélemy, comment appelez-vous ce genre de vers?

- Des alexandrins[13] , monsieur le ministre, dit Tafardel qui était assis derrière.

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