Книга: Учебное пособие по французскому языку на материале текстов из романа Г.Шевалье Клошмерль
Настоящее пособие представляет собой дополнительный материал к основному учебнику французского языка для II курса Ж.А. Казаковой и И.В. Поповой и предназначено для работы в 4-м семестре в группах основного языка и в 5-м семестре в группах второго языка на факультетах МО, МП, МЖ и политологии.
Цель пособия – совершенствование навыков чтения и понимания текста, развитие навыков устной и письменной речи, пополнение лексического запаса и закрепление грамматического материала, изученного в ходе 3-го и 4-го семестров.
Пособие включает в себя 5 текстов, взятых из романа Г. Шевалье «Клошмерль» и связанных между собой сюжетно и тематически. Каждый текст снабжен комментариями, словарем, а также лексическими упражнениями, грамматическими упражнениями, вопросником и творческими заданиями. Работа над пособием направлена на изучение таких лексических тем, как «Политическая борьба в обществе», «Политические партии», «Портрет политического деятеля».
Автор
Texte N1
Clochemerle-en- Beaujolais
A l’ouest de la route nationale N6, qui conduit de Lyon à Paris, s’étend sur une longueur d’environ quarante cinq kilomètres, une région qui partage avec la Bourgogne, le Bordelais, l’Anjou[1] l’honneur de produire les plus fameux vins de France. C’est le Beaujolais[2] . Les noms de Brouilly, Morgon, Fleurie[3] ont rendu célèbre le beaujolais. Mais à côté de ces grands noms, il en existe d’autres, plus modestes. Au premier rang de ces noms que la renommée injuste n’a pas propagés au loin, vient celui de Clochemerle-en-Beaujolais.
En passant, expliquons ce nom de Clochemerle. Au XII-ième siècle ce pays formait une région très boisée. Une abbaye occupait l’emplacement du bourg actuel, ce qui, par parenthèse, nous donne l’assurance que l’endroit a été bien choisi. L’église de l’abbaye était entourée de très grands arbres, et dans ces arbres nichaient des merles. Quand on sonnait la cloche, les merles s’envolaient. Les paysans disaient « la cloche à merles ». Le nom est resté.
On entreprend ici une tâche d’historien, concernant des événements qui firent du bruit en 1923 et dont il fut parfois question dans la presse de l’époque[4] .
Un grand projet
Au mois d’octobre 1922, vers cinq heures du soir, sur la grande place de Clochemerle-en-Beaujolais deux hommes se promenaient côte à côte, en échangeant de temps en temps quelques paroles.
L’un de ces hommes, âgé de plus de cinquante ans, était grand, rouge de teint, encore blond. On sentait l’autorité dans sa voix et ses gestes rares. Cet homme se nommait Barthélemy Piéchut, maire de la commune de Clochemerle, dont il était le plus gros propriétaire viticulteur.
Son interlocuteur au contraire était un personnage chétif, sans âge qui portait à l’ancienne mode un lorgnon de fer dénickelé.
Ce second personnage se nommait Ernest Tafardel, instituteur, secrétaire de la mairie et conseiller du maire pour quelques écritures administratives qui exigeaient des formules compliquées.
La vanité d’Ernest Tafardel était de se croire un profond penseur, sorte de philosophe campagnard, ascétique et incompris. Tout ce que disait l’instituteur avait un tour pédagogique et sentencieux.
Au moment où débute cette histoire, Barthélemy Piéchut prononçait ces mots:
- Il faut que nous trouvions quelque chose, Tafardel, qui montre la supériorité d’une municipalité avancée.
- J’en suis bien d’accord, monsieur Piéchut. Mais je vous fais observer qu’il y a déjà le monument aux morts.
- Il en existera bientôt dans chaque commune. Il faut que nous trouvions quelque chose de plus original, qui soit mieux en rapport avec le programme du parti[5] . Ce n’est pas votre avis ?
- Bien sûr, monsieur Piéchut, bien sûr ! On doit faire pénétrer le progrès dans les campagnes. C’est notre grande tâche à nous, hommes de gauche.
Ils se turent quelques moments, puis le maire demanda :
- Avez-vous une idée, Tafardel ?
- Une idée, monsieur Piéchut ? une idée...
- Oui, une idée. En avez-vous une, Tafardel ?
- C’est-à-dire, monsieur Piéchut... Il y a une chose à laquelle j’ai pensé l’autre jour et dont je voulais vous parler. Le cimetière appartient bien à la commune ? C’est en somme un monument public ?
- Certainement, Tafardel.
- Pourquoi, dans ce cas, est-ce l’unique monument public de Clochemerle qui ne porte la devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité ? Est-ce qu’il n’y a pas là une négligence qui fait le jeu des réactionnaires et du curé ? N’est-ce pas reconnaître que les morts échappent à la juridiction des parties de gauche ? La force des curés, monsieur Piéchut, c’est de s’approprier les morts. Il serait important de montrer que nous avons aussi des droits sur eux.
Il y eut un grave silence, consacré à l’examen de cette
proposition, puis le maire répondit :
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